L’objectif est de traduire dans les faits les principes de transparence, d’intégrité et de redevabilité. Rendez-vous en décembre prochain !
Hier, depuis ses locaux aux Berges du Lac à Tunis, l’Inlucc a donné le coup d’envoi d’une consultation nationale élargie sur la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption dont le processus d’élaboration, qui se poursuivra d’ici décembre prochain, aura à tracer les contours d’une stratégie anticorruption 2022-2026. Celle-ci vient, alors, succéder à une précédente consultation lancée en 2016 pour prendre fin cette année. L’expérience fut, a priori, entamée au temps du gouvernement Youssef Chahed, lui qui avait, publiquement, déclaré la guerre aux corrompus. Mais, sans succès, à vrai dire. A preuve, l’évolution incessante des indicateurs de la corruption au cours de ces dernières années.
Justement, la récente étude sur la perception de la corruption est une des références de base sur lesquelles s’appuie cette deuxième stratégie. Sa démarche, selon le président de l’Inlucc, Imed Boukhris, se veut aussi participative qu’inclusive. «Personne n’est exclu du débat et des cercles de réflexion. On est tous impliqués dans ce cursus d’élaboration, à même de répondre aux attentes du citoyen », s’engage-t-il. De même, ajoute-t-il, les Tunisiens à l’étranger ainsi que les détenus dans les prisons seront aussi de la partie. Bien que le bilan de la première stratégie anticorruption soit, semble-t-il, mi-figue mi-raisin, il serait bon d’en tirer les leçons. M. Boukhris reconnaît qu’il y avait eu des hauts et des bas, mais l’essentiel pour lui est de réussir le prochain plan d’action. L’objectif est de traduire dans les faits les principes de la transparence, d’intégrité et de la redevabilité.
Loin de la surenchère politique
Afin de mobiliser toutes les forces de la société pour mener à bien cette consultation, Boukhris a annoncé que le Chef du gouvernement, Hichem Mechichi, devait, hier, communiquer aux pouvoirs régionaux et locaux une circulaire les exhortant à s’y engager pleinement. De son côté, Mme Hasna Ben Slimane, ministre déléguée auprès du Chef du gouvernement chargée de la Fonction publique, a mis en avant l’aspect interactif entre les différents intervenants. Et de souligner que la lutte contre la corruption devrait être une œuvre d’édification. « Il ne s’agit nullement de conflits de compétences ou de surenchères politiques », explique-t-elle. Et comme toute stratégie exige des inputs et outputs, Walid Fehri, président de l’unité de gouvernance à l’Inlucc, a donné un aperçu sur le volet technique de ladite consultation. Pour ce faire, prévoit-il, autant de moyens et outils seront mis en place pour faciliter l’accès à l’information et créer un échange interactif : radio Web, plateforme numérique et adresse électronique.
Rendez-vous décembre prochain !
Il y aura également des comités de pilotage et de rédaction des avis et propositions des participants. Soit un calendrier chronologique préétabli, dans la perspective de respecter les délais impartis à la finalisation de la stratégie. Celle-ci va déboucher sur des outputs à exécuter suivant un plan d’action bien déterminé. L’ex-président de l’Instance nationale d’accès à l’information, Imed Hazgui, a pris la parole pour insister sur le fait de s’inspirer de l’expérience passée, mais aussi pour faire valoir le rôle des comités de contrôle administratif et financier relevant des départements de l’Etat. « Ces comités connaissent bien les dessous de la corruption et les solutions qu’il faudrait y apporter », relève-t-il. A noter que le compte à rebours a commencé, puisque le 9 décembre prochain a été fixé comme date butoir pour lancer la nouvelle stratégie anticorruption 2022-2026.